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dimanche 30 mai 2010

Chute de Constantinople : État de l'empire byzantin en 1453

La chute de Constantinople a lieu le 29 mai 1453 et marque la fin de l’empire byzantin, ainsi qu'une nouvelle ère d'expansion pour l’empire ottoman. Elle fait suite aux tentatives ottomanes infructueuses de 1391-1392, 1394-1402 et 1422.

Les historiens considèrent parfois que cette date marque aussi la fin du Moyen Âge et le début de la Renaissance.


État de l'empire byzantin en 1453


En 1453, l’empire byzantin est réduit à la portion congrue. Les Paléologues n’exercent plus le pouvoir qu'autour de Constantinople et sur une partie du Péloponnèse. Les Byzantins ne contrôlent plus les voies commerciales entre l'Occident et l'Extrême-Orient qui avaient contribué à leur enrichissement. Les concessions commerciales accordées aux Vénitiens et aux Génois se sont notablement accrues au fil des siècles, les caisses sont de fait vides.

La ville avait déjà été encerclée par les forces turques en 1391-1392 et 1394-1402, mais devant l'obligation de combattre les turcos-mongols à l'est, les Turcs laissèrent la ville sauve. Les années qui suivent constituèrent une période de calme relatif pour Constantinople, les Ottomans étant occupés par des querelles dynastiques. Cette accalmie n'est pas mise à profit pour renforcer l’Empire. Les rivalités théologiques entre les églises d'Orient et d’Occident empêchent l’acheminement d'aide aux Byzantins, et la méfiance envers les occidentaux est grande suite au sac de la ville lors de la quatrième croisade en 1204. Lucas Notaras, dernier grand amiral de la flotte byzantine, aurait dit : « Plutôt le turban que le chapeau de cardinal ».

En 1422, Murad II, ayant mis fin aux querelles dynastiques, assiège Constantinople, impliquée dans les intrigues de la cour ottomane. Il pille les possessions byzantines du Péloponnèse. Le sultan négocie néanmoins un traité de paix et le versement d'un tribut avec Jean VIII Paléologue afin de retourner mater une révolte en Anatolie.

En 1430, les forces turques prennent et mettent à sac Thessalonique et réduisent la population en esclavage. La menace ottomane se fait de plus en plus pressante et le basileus Jean VIII Paléologue est décidé à trouver un accord avec l'église d'Occident. Aussi, en 1438, il prend la mer pour l'Italie en emmenant avec lui des théologiens et des évêques (ils sont près de 700 à avoir fait le voyage). Les deux églises se réunissent aux conciles de Ferrare et de Florence. Un accord est trouvé entre les églises latine et orthodoxe en 1439.

En 1440, les Turcs sont repoussés devant Belgrade et le pape en conçoit de grands espoirs. Il prêche donc pour une nouvelle croisade. Celle-ci est commandée par Vladislas, roi de Pologne et de Hongrie. En 1444, les croisés sont mis en déroute à la bataille de Varna, Vladislas est tué.

En 1448, une nouvelle bataille a lieu à Kossovo Polié ; les Turcs, grâce à des forces quatre fois plus nombreuses, remportent la victoire sur les troupes hongroises de Jean Hunyadi. C'est la dernière tentative pour aider l'Empire byzantin agonisant.

En 1451, Mehmed II accède au pouvoir et, sitôt sur le trône, prépare le siège de Constantinople. La même année, le sultan, désireux d'enlever toutes chances de secours à Constantinople, signe un traité avec Venise (10 septembre), puis avec Jean Hunyadi (20 novembre). Constantinople, abandonnée par ses alliés, se retrouve seule face à la très forte organisation militaire turque. En 1452, Mehmed fait bâtir la forteresse de Rumeli Hisarı pour bloquer l'entrée du Bosphore aux Chrétiens. Plus rien ne s'oppose à ce que les Turcs conquièrent la ville.

Prélude


Le canon des Dardanelles sur la base du canon qui a été utilisé par les assiégeants ottomans à Constantinople en 1453. Il appartient aujourd'hui à la collection britannique d'armements


Depuis son accession au trône, Mehmet II prépare l'attaque contre Constantinople. Devant la réputation de solidité des murs de la ville, il fait spécialement construire des canons par un ingénieur hongrois, Urbain. Les Byzantins n'ayant pas pu s’offrir ses services, il était donc allé les proposer aux Turcs. Le sultan met à la disposition d’Urbain tous les moyens nécessaires afin de fondre des canons de fort calibre. Il en fondra un dont les dimensions sont formidables pour l'époque, au tout début de l’artillerie. Son tube avait une longueur de 7,80 m et il pouvait tirer des boulets d'une masse de 544 kg, mais à raison de seulement sept tirs par jour.

De son côté Constantinople tente désespérément d'exhorter l'amiral vénitien Gabriel Trévisano, qui avait amené le légat du pape pour la proclamation de l'Union, à rester à Constantinople. Mais le Vénitien refuse et s'en va avec ses galères au grand dam de Constantin XI. Cependant, le 28 janvier 1453 le Génois Giovanni Giustiniani, ancien podestat de Caffa, arrive avec deux navires, 700 hommes et un spécialiste des ouvrages militaires, John Grant[1]. Il est reçu très chaleureusement par le basileus (nom donné à l'empereur byzantin). Les habitants de la cité de Péra, eux, refusent d'aider officiellement la capitale de l'empire byzantin car ils sont en paix avec le sultan, officieusement toutefois, nombre de résidants n'hésitent pas à prêter main forte à l'empereur et des marchandises sont échangées régulièrement jusqu'à la perte du contrôle de la Corne d'Or par les Byzantins.


Les Turcs sous les murailles de Constantinople

Ainsi, Phrantzès, qui est le secrétaire particulier des empereurs depuis le début du XVe siècle, ne compte en tout et pour tout que 4973 hommes y compris les volontaires ainsi que 1000 ou 2000 étrangers (les historiens divergent sur ~5000 hommes), ce qui est bien sûr très insuffisant.

L'armement en possession des défenseurs est médiocre. Ils combattent tous à l'arme blanche et l'artillerie consiste en de petits canons de fer. La marine, elle, est constituée de 7 à 8 navires situés le long de la chaîne de la Corne d'Or. L'empereur a un mal énorme pour recueillir assez d'argent pour payer les troupes et doit en demander à l'Église. Entre les 5000 à 7000 hommes, pour la plupart volontaires et n'ayant aucune expérience au combat, et les troupes que le sultan avait demandées à tous ses vassaux (env. 270000 hommes), la disproportion est énorme. Enfin la flotte qu'a levée Mehmet II s'avère la plus puissante qui ait jamais été rassemblée par l'Empire ottoman. Elle est constituée de trois cents navires commandés par le Bulgare Baltoglou[2] et est positionnée à Péra.

C'est dans ces conditions que s'apprête à se dérouler le trentième et dernier siège de Constantinople.

Après deux ans de préparatifs, Mehmet II est prêt et part d’Edirne le 23 mars 1453, il arrive sous les murs de la ville le 5 avril, précédé par son armée.

Les Turcs sont positionnés en face de la ville, du quartier des Blachernes jusqu'à la Propontide. Constantin XI a organisé la défense de la ville en 14 secteurs, Giustiniani avec 400 chevaliers doit garder la Porte Saint-Romain, la plus exposée à l'attaque des Turcs. Les Grecs ont bien tenté une sortie pour gêner les préparatifs des Turcs, mais c'est un échec cuisant

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