Byzance contrôlait le commerce de la mer Noire. Selon Polybe, la Grèce en retirait du cuir, des esclaves, du miel, de la cire et des salaisons, et lui donnait en échange de l’huile et du vin. Malgré cette prospérité, il fait un triste tableau des extrémités auxquelles la ville était souvent réduite. Entourée de peuplades ennemies de la Thrace, elle était sans cesse exposée à leurs incursions, et voyait son territoire ravagé et les produits de son sol détruits ou pillés par les barbares dont la tribu des Astes, basés à Bizyè. Quoique située au milieu des barbares, Byzance était considérée comme grecque, d’après son origine et ses mœurs. C’était une des cités helléniques de l’Hellespont. Son heureuse situation à l’entrée du Bosphore, dont elle était la clé, lui conférait le rôle d’entrepôt du monde grec car elle était une étape incontournable pour les navires chargés du blé du Pont-Euxin. Sa fonction de verrou de la région du Bosphore - et par extension de la route du blé pontique- explique qu'Athènes et Sparte se soient disputé son alliance, et que les princes qui voulurent abattre ces puissances et exercer une influence sur la Grèce aient cherché à s’assurer sa possession. Byzance, dont l’histoire particulière est aussi peu connue que les autres petits États de la Grèce, possédait cependant un grand rôle politique au IVe siècle av. J.-C.
Les Ioniens, vassaux du roi de Perse Darius, prennent la ville en 504. Elle est prise à nouveau par Otane, un des généraux de Darius. Pausanias s’empare de la ville après le siège de Sestos en 478. Une grande chute de poussière noire à Byzance en 472 av. J.-C., peut-être le résultat d’une explosion aérienne à haute altitude, est documentée par Procope, Ammien Marcellin, Théophane, entre autres. Dans la révolte de Samos en 439, Byzance suit le destin de cette ville, qui, révoltée contre les Athéniens, dont elle était tributaire, retombe en leur pouvoir après un siège opiniâtre de neuf mois.
Pendant la guerre du Péloponnèse, Byzance, en proie aux deux factions qui soutenaient les intérêts de Sparte et d’Athènes, est soumise avec les autres villes de l’Hellespont, à l’influence de ces deux puissances tour à tour victorieuses. D’abord, elle est subjuguée par les succès de Sparte, puis prise par Alcibiade en 408. Enfin, après la bataille d’Aigos-Potamos et la prise d’Athènes, qui mirent fin à la guerre du Péloponnèse, elle est forcée par le Spartiate Lysandre de renvoyer la garnison athénienne, et de recevoir, comme toutes les villes de la Grèce, un commandant lacédémonien ou harmoste, investi à la fois de l’autorité civile et militaire.
Cléandre était harmoste à Byzance, lorsque les Dix Mille qui s’étaient engagés au service de Cyrus le Jeune contre son frère Artaxerxès, ayant traversé, après mille dangers, une partie de l’Asie sous la conduite de Xénophon, arrivèrent sur les côtes de la Bithynie en face de Byzance. Anaxibios, commandant de la flotte lacédémonienne, à la sollicitation d’Artaxerxès, avait engagé les Grecs à passer le détroit, leur promettant la paye qui leur était due ainsi que des vivres lorsqu’ils seraient à Byzance ; mais à leur approche, il fit fermer les portes de la ville. Irrités de cette perfidie, les Grecs brisèrent les portes et entrèrent dans la ville : seul Xénophon la sauva du pillage et il résista à ceux qui le pressaient de prendre possession de Byzance et de ses richesses.
Liguée avec Rhodes et Chios, Byzance s’était affranchie du joug despotique d’Athènes en 364. Après une période de la guerre sociale, où Charès tente de la faire rentrer dans le rang (357), Athènes est forcée de reconnaître son indépendance en 355. Peu de temps après éclate la troisième Guerre sacrée. Philippe, roi de Macédoine, briguant l'hégémonie sur tous les États de Grèce, essaie de s’emparer de Byzance en 340 ; mais après un long siège, il est forcé par le général athénien Phocion à battre en retraite l’année suivante. C'est durant ce siège qu'une légende place l'intercession d'Hécate, qui agita des torches en pleine nuit et découvrit les troupes de Philippe. Réveillés par les aboiements des chiens de la cité qui réagissaient au prodige, les soldats de Byzance se seraient alors défendus victorieusement contre l'attaque macédonienne. Au cours du règne (336-323 av. J.-C.) d'Alexandre le Grand, fils de Philippe, Byzance fut contrainte de reconnaître la suzeraineté macédonienne, mais elle reprit son indépendance sous les successeurs d’Alexandre.
En 279, une expédition gauloise, ayant pénétré jusqu’en Thrace sous la conduite de Comontorius, vint s’établir dans les environs de Byzance et réduit ses habitants aux dernières extrémités. Pour racheter leurs terres des ravages dont les menaçaient les barbares, ils durent leur payer près de dix mille pièces d’or et un tribut annuel de 80 talents, jusqu’à l’époque où les Gaulois furent exterminés par les Thraces. Pour subvenir à ces charges, les Byzantins avaient imaginé de percevoir un droit sur la navigation du Bosphore, ce qui les mena en -220 à une guerre contre Rhodes consignée par Polybe.
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