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dimanche 30 mai 2010

Histoire de Byzance : Période romaine


Comme toute la Grèce, Byzance subit la tutelle de Rome. La cité connaît alors un certain déclin, même si le thème de la pauvreté des cités grecques d'Asie est un lieu commun concernant cette époque. La période antonine constitue un apogée économique, bien que la cité ne renoue pas avec sa splendeur passée. La correspondance de Trajan avec Pline le Jeune semble décrire une cité développée, cosmopolite, par la masse des voyageurs qui se pressent dans les ports et sur les marchés. L'absence d'un grand nombre de cités importantes en Thrace justifie probablement la politique des empereurs du IIe s. qui vise à urbaniser l'intérieur de cette province considérée comme très vaste et surtout sauvage. Vieille fondation grecque, Byzance apparaît alors comme un des pôles d'hellénisme local (avec Périnthe, notamment). Les empereurs semblent veiller à la prospérité de ces cités littorales au IIe siècle.

Tout bascule à l'issue de la guerre civile qui suit l'assassinat de Commode fin 192. À cette époque, les Byzantins ayant probablement pris le parti de soutenir Pescennius Niger contre Septime Sévère, ce dernier vient les assiéger. Après un siège de trois ans, mémorable par l’habileté et l’opiniâtreté de l’attaque, et surtout de la défense, les Byzantins se rendent. Le vainqueur, irrité, fait massacrer la garnison et les magistrats, démantèle la cité, la dépouille de tous ses privilèges et la laisse à l’état de simple bourgade, la soumettant, avec tous ses territoires, à la cité voisine et rivale de Périnthe, sa métropole jusqu’à Constantin.

Sévère laissa Byzance dans un tel état de ruine et de désolation, que selon Dion Cassius, historien contemporain qui la visita à cette époque, on aurait pu penser qu’elle avait été prise non par les Romains, mais par les barbares. Cependant, peu de temps après, l’empereur, sur la demande de son fils Caracalla, adoucit la punition de Byzance : il en fit rebâtir une grande partie, l’embellit même de nouveaux monuments et la renomma Antoninia, du surnom d’Antoninus pris par Caracalla. Le nouveau nom n'eut guère de succès et à peine Caracalla était-il mort que la cité reprit son nom originel.

Le IIIe siècle est une période peu documentée de l'histoire de la cité, même si les sources habituelles telles que Dion Cassius, Hérodien et l'Histoire Auguste y font parfois référence. La cité se trouve souvent sur le chemin des diverses expéditions contre les Parthes, puis contre leurs successeurs, les Perses, menées par les empereurs. Elle conserve son privilège de frappe monétaire jusqu'au règne de Gallien qui le lui ôte ainsi qu'à nombre d'autres cités. Ce privilège longtemps conservé vaut témoignage d'une certaine importance de la cité. Le rôle de la cité s'entoure de mystère durant l'épisode des raids gothiques (dès 238). Dépouillée de ses célèbres remparts depuis 196, Byzance semble sans défense contre les expéditions des barbares venus par la Thrace et par le Bosphore. Pourtant, elle est peu ou pas touchée par ces razzias, à l'inverse de beaucoup de cités de la Propontide. (De ce fait, il n'est pas exclu que la cité conclut quelque arrangement avec les envahisseurs.) Enjeu de pouvoir dans les luttes entre tétrarques, Byzance prend successivement le parti de Maximin Daia et celui de Licinius jusqu’à ce que Constantin reste unique empereur, en 324. Dès lors, Byzance ne s'appartient plus, elle est acquise au projet de recentrage géographique de l'Empire concrétisé par Constantin. Entre 324 et 330, celui-ci donne carte blanche à ses équipes d'architectes et de décorateurs pour embellir la vieille cité grecque et lui donner rang de résidence impériale. C'est ainsi que la cité en chantier s'orne de nombre d’œuvres d'art sélectionnées et acheminées de toutes les provinces de l'Empire. Le 11 mai 330, la cérémonie de dédicace entérine la création de la ville de Constantin : Constantinopolis/Constantinople.

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